Depuis l’été 2019, le Centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Saint-Beauzire est devenu un Centre d’accueil de demandeur.se.s d’asile (CADA) et un Centre pour l’accueil et l’entraide des réfugié.e.s réinstallé.e.s (CLLAERR). La centaine de personnes accueilli.e.s sur le site vit à l’heure du confinement. Les salarié.e.s Léo Lagrange sont mobilisé.e.s pour assurer un service minimum d’accueil 7 jours sur 7.
Des salarié.e.s mobilisé.e.s
Depuis le début du confinement, le CADA et le CLLAERR de Saint-Beauzire poursuivent leurs missions. « En tant que structure d’accueil collectif, nous devons assurer un service d’accueil minimum », explique Valérie Prével, directrice adjointe des deux centres. « Il était de toute façon inimaginable de laisser seules les personnes accueillies sur le site. Elles ont besoin de nous ! »
Deux travailleurs sociaux, Francesco et Manon, assurent l’accompagnement social et administratif des réfugié.e.s. « Depuis le début du confinement, nous ne donnons plus d’entretien individuel », raconte Valérie. « Mais nous poursuivons la gestion administrative et le suivi médical des réfugiés. Nous les accompagnons également dans cette période inédite en essayant de les rassurer, en les informant sur le Covid-19 et sur les gestes barrières pour se protéger et protéger les autres. »
Vincent, Patrice, Marie-Jo et Philippe se sont également portés volontaires pour poursuivre leur mission d’agent de maintenance, de veilleur de nuit… « mais chacun dépasse un peu son rôle initial notamment en prenant soin de garder le lien avec les résidents dans cette période particulière », poursuit Valérie. « Il y a une grande solidarité au sein de l’équipe. »
Chaque jour, Valérie salue tout le monde. « Nous continuons à échanger en gardant nos distances. Nous faisons en sorte de maintenir le lien et l’écoute à destination de l’ensemble des personnes accueillies. C’est un public particulièrement vulnérable. » Le lien est également maintenu avec les réfugié.e.s du CLLAERR qui ont trouvé un logement mais qui continuent d’être accompagné.e.s dans leur nouvelle vie. « Nous les appelons très régulièrement », raconte Valérie. « Il est indispensable de continuer à les suivre et à les accompagner à distance. »
Un nouveau quotidien s’organise
Chaque après-midi, du lundi au vendredi, deux trajets avec deux véhicules sont mis en place afin que les réfugié.e.s puissent, à tour de rôle, acheter leurs biens de première nécessité à Brioude. « Les résidents cuisinent eux-mêmes. Les hommes isolés ont accès à des cuisines et des douches collectives », explique Valérie. « Les plages horaires d’accès sont suffisamment larges pour qu’ils puissent préparer leurs repas ou prendre une douche en respectant les consignes de sécurité. » Par ailleurs, depuis le début du confinement, une entreprise de nettoyage désinfecte les cuisines et les salles de bain communes deux fois par semaine. Les familles sont, quant à elles, logées dans des gîtes qui sont équipés d’une cuisine et d’une salle de bain.
La vie de tous les jours a ainsi pris un tour nouveau depuis le début du confinement. La centaine de bénévoles qui apporte habituellement son concours aux programmes d’animations (activités culturelles et sportives, apprentissage des codes sociaux, repas solidaire mensuel, transport vers les administrations, l’hôpital, les écoles…) ne peut plus accéder au site pendant tout la durée du confinement. Ce qui ne les empêche pas de prendre des nouvelles par téléphone ! L’équipe et les résident.e.s sont également en train de préparer une vidéo pour l’envoyer à tou.te.s les bénévoles et rester ainsi en contact. Un seul bénévole continue de se rendre régulièrement au CADA et CLLAERR. Régis Tessier, pédiatre à la retraite, assure le suivi médical des 32 enfants accueilli.e.s dont certain.e.s sont fragiles.
L’ensemble des enfants du CADA et CLLAERR sont par ailleurs scolarisé.e.s à l’école primaire de Saint-Beauzire, à l’école primaire La Borie d’Arles de Brioude et au collège Lafayette de Brioude et fréquentent l’accueil de loisirs Léo Lagrange de Brioude. Depuis le début du confinement, les écoles transmettent des documents de travail et les salarié.e.s du CADA et du CLLAERR ont également apporté des coloriages aux enfants.
« Face à cette situation inédite, j’insiste sur la qualité de l’encadrement assuré par notre équipe de professionnels », témoigne Aurélie Henrion-Gayet, directrice des activité Léo Lagrange Centre Est. « Ils ont réalisé un travail exceptionnel pour rassurer, accompagner et contenir les angoisses des 110 résidents. Afin de renforcer cette équipe très mobilisée et très sollicitée, un troisième travailleur social les rejoint dès cette semaine ! »