Du 19 au 25 octobre 2020, 15 animatrices et animateurs kurdes ont été formés à Erbil, au Kurdistan irakien. C’est la deuxième session de formation pour ces professionnels qui se sont déjà retrouvés à la mi-février de cette année.
Participer à la structuration de l’éducation populaire au Kurdistan irakien
Cela fait maintenant plusieurs années que la Fédération Léo Lagrange intervient au Kurdistan irakien avec le partenariat de la Fondation France-Libertés et le soutien financier de l’Agence française de développement. Lors d’un précédant programme (2016-2019), trois promotions d’animateurs ont été diplômées ainsi qu’une promotion de formateurs. Ce sont ces mêmes formateurs qui, aujourd’hui, pilotent la formation d’animateurs pour le second programme (2019-2022).
Afin d’agir à structurer l’éducation populaire sur le territoire, trois axes ont été retenus : appuyer la formation professionnelle (animateurs et directeurs), accompagner les initiatives volontaires et développer un accompagnement spécifique mêlant psychothérapie et éducation populaire permettant la résilience des populations.
Un programme qui s’adapte aux besoins du terrain
Parmi les nouveautés du second programme, les formateurs kurdes sont en véritable autonomie pour les choix pédagogiques et le déroulé des activités. Après avoir mis en œuvre les notions apprises durant la première session auprès des plus jeunes, sur le terrain, les animateurs sont revenus avec de nouveaux besoins de formation. Ils ont alors abordé les techniques d’accompagnement auprès des enfants qui ne vont pas à l’école, auprès de jeunes faisant acte de violences verbales et physiques mais également auprès des ainés. Enfin, lié à la crise du coronavirus, quelques outils pour aborder le travail et le management à distance ont pu être développé.
Un bilan très positif qui encourage à poursuivre les actions
L’éducation populaire au Kurdistan irakien est un défi car les méthodes vont parfois à l’encontre des habitudes culturelles et professionnelles. C’est justement pour cette raison que l’expertise de la Fédération a été demandée au départ et les retours ne peuvent qu’encourager la poursuite des formations et actions.
Evidemment, il a fallu s’adapter au contexte sanitaire : pas de professionnel français, un groupe divisé en deux, le masque mais aussi l’atmosphère général qui peut décourager les activités sociables. Qu’à cela ne tienne, la formation a duré sept jours et les animateurs en voulaient encore ! Ils ont notamment beaucoup apprécié les rencontres et échanges de pratiques que ces moments peuvent procurer. L’écoute et la participation active durant la semaine ont été particulièrement appréciées afin que chacun puisse s’exprimer et poser ses questions. Ils ont eu la sensation d’avoir amélioré leur confiance en eux et leurs capacités à conduire des activités. Cette formation était la bienvenue après de longs mois d’attente et une situation sanitaire qui reste une inquiétude pour beaucoup, le Kurdistan étant très touché par le virus également.
C’est donc un bilan positif avec une équipe qui est repartie sur le terrain auprès des jeunes afin de les amener à interagir selon les méthodes apprises. Prochain rendez-vous début 2021 afin de finaliser la session, remettre les diplômes officiels et, nous l’espérons, inaugurer le centre de formation qui n’attend que d’être utilisé lorsque la situation sanitaire sera améliorée.