Le 28 octobre 2020, le président de la République a décidé de prendre des mesures pour réduire à leur plus strict minimum les contacts et déplacements sur l’ensemble du territoire métropolitain et en Martinique, en établissant un confinement à partir du 30 octobre. Mais quels ont été les impacts sur l’activité de formation professionnelle ?
Un secteur sous conditions
Le premier ministre Jean Castex a souligné l’importance de maintenir l’activité de formation professionnelle pendant toute cette nouvelle période de confinement et l’ensemble du réseau Léo Lagrange Formation s’est réjoui de cette décision. À cet effet, un décret paru le 29 octobre confirme cette volonté et les centres de formation peuvent rester ouverts pour accueillir du public en formation présentielle, et ce durant toute la durée du confinement. Nos organismes de formation restent accessibles mais le recours au distanciel est toujours à privilégier.
En effet, outre les opérateurs du service public de l’emploi, les organismes de formation et les CFA continuent à accueillir des stagiaires « dans le strict respect des consignes sanitaires », indiquait le ministère du Travail. Ce dernier précisait que l’accueil en présentiel pourrait être justifié en raison de la nature de l’activité (par exemple des formations à un geste professionnel et/ou nécessitant l’utilisation d’un plateau technique) ou des publics accueillis (notamment les personnes qui ont besoin d’un encadrement pédagogique en présentiel ou qui sont confrontées à des risques de fracture numérique). Ainsi, le réseau Léo Lagrange Formation continue d’accueillir les stagiaires en formation en présentiel lorsqu’elle ne peut être organisée et/ou dispensée à distance.
Dans ces situations, l’accueil physique est toujours assuré dans des conditions strictes de nature à permettre le respect des règles d’hygiène et de distanciation, pour prévenir la propagation du virus conformément aux recommandations sanitaires et à notre protocole sanitaire en vigueur.
A noter toutefois, que les modalités pédagogiques les plus adaptées ont été établies (présentiel, distanciel, mixte) après discussion avec chaque financeur, avec un souci constant de notre part : celui de correspondre au mieux aux besoins des publics afin de permettre la continuité de leurs parcours et/ou accompagnement. Notre objectif commun : avoir le moins de rupture de parcours de formation ou d’accompagnement des publics dont nous avons la charge.
Depuis le déconfinement, le secteur de la formation est donc resté ouvert à la différence du premier confinement du mois de mars. Les attestations dérogatoires permettent aux stagiaires de se déplacer dans les centres de formation et permettent à notre activité de rester ouverte.
Mais le tableau est venu se noircir en milieu pénitentiaire…
Globalement, ce mois-ci toutes nos activités se sont poursuivies dans la continuité de la réouverture des instituts. Néanmoins, depuis le 2 novembre, toutes les activités en présentiel en milieu pénitentiaire ont été suspendues suite à une décision unilatérale du ministère de la justice. Cela concerne les marchés Région spécifiques au public sous-main de justice. Cette décision crée une véritable difficulté à ce jour.
Dès lors, les organismes de formation n’ont plus autorité à rentrer dans les maisons d’arrêt et/ou de détention depuis cette date. Par conséquent, le ministère de la justice a décidé de fermer les formations en milieu pénitentiaire sans avis et sans consultation avec le ministère du Travail. Les raisons invoquées par le ministère de la justice sont liées à la problématique sanitaire des établissements pénitentiaires. Nous défendons toutefois le respect strict et total des protocoles sanitaires et un travail en conformité aux mesures sanitaires.
Trois de nos instituts, dont PREFACE spécialisé dans ce domaine, ont été concernés par cette décision unilatérale. Les régions par le biais de l’ARF (Association des Régions de France) ont adressé un courrier au ministère de la justice dénonçant cette décision. Mais pendant ce temps, nous constatons à notre grand regret que, les détenus n’ayant plus accès à la formation et les organismes de formation ne pouvant plus maintenir leur offre de formation, sont les otages de ces décisions. Plusieurs courriers ont été adressés à l’Administration pénitentiaire, au ministère de la justice et au ministère du travail pour dénoncer et faire évoluer cette situation.
Le 1er décembre, les conseils régionaux, le ministère du travail et l’administration pénitentiaire envisagent d’autoriser la reprise de la formation professionnelle en milieu pénitentiaire.
Gageons que ce soit possible le plus rapidement…