Johanna Talazac
Animatrice
Venerque (ALAE) Lagardelle/Leze (ALSH)
Comment s’organise l’accueil des enfants dans ces conditions exceptionnelles ?
(jours, plages horaires, nombre d’enfants, groupes, nombre de professionnel.le.s, lieux, etc.)
Les enfants que nous accueillons sur le centre de loisirs sont uniquement des enfants dont au moins un des deux parents travaillent dans le milieu médical, nous avons donc peu d’enfants (une dizaine maximum). Ils ne viennent pas tous les jours et sur une plage horaire variable en fonction du planning de leurs parents. Ils viennent tous de petits villages qui font partis de la CCBA (Communauté de Communes du Bassin Auterivain).
Qu’est-ce que cela représente pour vous de travailler dans le cadre de cet accueil minimum ? En quoi cela est-il important pour vous ? Comment cela vous a-t-il été proposé ? Racontez-nous
Dans le cadre de mes fonctions d’animatrice, il est primordial pour moi de me soucier du bien-être des enfants et encore plus dans une situation comme celle que nous sommes en train de traverser. Notre coordinateur a fait appel à nous (animateurs, directeurs) en nous laissant le choix de répondre présent ou non pour assurer cet accueil minimum. Je n’ai pas hésité une seule seconde à répondre favorablement à cet appel afin de pouvoir participer à cette gestion de crise. Ce sentiment de me sentir « utile » en ces temps compliqués a été pour moi l’élément déclencheur de ma volonté de participer à cet accueil. Ainsi, cela me permet de pouvoir apporter un peu de gaité et de légèreté dans ce contexte un peu particulier et inédit. Malgré la situation, les enfants sont heureux de pouvoir sortir de chez eux et de partager des moments de rigolades, de jeux, d’activités en petit groupe. Je ne cache pas que je suis également ravie de retrouver ces enfants, un second souffle pour moi.
Quel est le quotidien de cet accueil, qu’est-ce que le contexte modifie dans votre pratique professionnelle ?
Dans les animations mises en place ?
Dans le rapport aux enfants ?
Le quotidien de cet accueil change évidement de notre quotidien. Déjà nous accueillons très peu d’enfants, nous sommes donc très à l’aise au niveau du taux d’encadrement ainsi nous avons le plaisir d’accorder un peu plus de temps à chaque enfant. Les animations que nous proposons se passent dans une ambiance sereine et surtout de partage. Les enfants se sentent un peu privilégiés, ils ont de grands espaces pour le petit groupe qu’ils sont. Nous avons fait le choix de restreindre la quantité de jeux mis à leur disposition mais ils ne s’en plaignent pas, au contraire ils redécouvrent la simplicité.
Le rapport aux enfants est différent de notre quotidien car « nous avons le temps ! ». Une relation de confiance, d’échange devient plus facile à instaurer.
Quelles sont les dispositions sanitaires mises en place sur votre accueil ?
Dès leur arrivée au centre de loisirs les enfants se lavent les mains et répètent ce geste plusieurs fois dans la journée. De notre côté, nous nous lavons également les mains dès notre arrivée au centre et nous répétons aussi ces gestes très régulièrement dans la journée. Nous avons un masque tout le long de l’accueil, du gel hydro alcoolique à disposition et des gants jetables si nécessaire. Nous désinfectons les tables, les jeux, les jouets, le matériel utilisé pour les activités ainsi que les poignées de portes et interrupteurs deux fois par jour. Nous respectons les gestes barrières mais le plus dur reste la distanciation, un geste qui pour des enfants parfois très jeunes (4 ans) est quasiment impossible ! Le protocole de désinfection est indispensable mais en revanche très lourd, cela reste gérable avec peu d’enfants mais je pense difficile s’il y avait plus d’enfants.
Comment les enfants vivent tout cela ?
Comme je le disais précédemment, les enfants sont heureux de sortir de chez eux, de voir du monde et de partager des bons moments. Ils savent tous ce qu’il se passe, ils sont d’autant plus sensibilisés car ils ont au moins un de leurs parents dans le milieu médical donc au plus proche de la crise. Ils ont respectueux des gestes barrières et les comprennent très bien. Ils ne me paraissent pas inquiets et profitent de chaque instant, du vivre ensemble. Cependant, pour certains le temps est long et ils se languissent de retrouver bientôt un lien social.