Le centre social Saint-Mauront à Marseille (13) a traversé la crise sanitaire en adaptant ses activités, en mettant en place de nouveaux dispositifs ponctuels et d’autres qui ont perduré. Colis alimentaires pour les plus précaires, permanences pour l’impression de documents, maintien du lien social avec les usagers, bénévolat de jeunes pour le Secours populaire, groupes de paroles : l’équipe du centre social s’est mobilisée afin d’accompagner au mieux ses publics.
Le centre social de Saint-Mauront propose des activités aux enfants dès 3 ans et à tous les adultes. En parallèle de son accueil collectif de mineurs, des activités jeunesse et pour adultes, ce centre social a la particularité de disposer d’un volet emploi avec une animatrice dédiée et des permanences des partenaires de l’emploi dans ses locaux et son local associatif. Depuis peu, le programme Alphaléo complète les outils et dispositifs de la structure. Des ateliers de prévention des chutes sont organisés à destination des seniors, lesquel.le.s participent également au jardin partagé et s’impliquent en tant que bénévoles pour les ateliers sociolinguistiques, les ateliers couture, la vie du centre…..
Distribution de colis alimentaires avec les partenaires du quartier
Lors du premier confinement en 2020, l’équipement a tout d’abord été fermé. Reda Debbache, directeur, est intervenu auprès des responsables concernés afin de proposer un accompagnement aux habitants les plus en difficulté : « J’ai fait part à la Préfecture et aux services de la politique de la ville de notre volonté d’organiser des distributions de colis alimentaires. Mon équipe était alors en télétravail et sur la base du volontariat, des salariés se sont mobilisés, tout comme le tissu associatif du quartier et les équipes éducatives des écoles. Nous récoltions le contenu des colis auprès d’une association d’insertion et d’agriculteurs. Puis, tous les mardis, nous procédions à la distribution. »
Les premiers lundis, quatre-vingt colis ont été distribués, ce qui était bien insuffisant au regard des besoins, obligeant les équipes à opérer un tri. Reda se rappelle « C’était frustrant de devoir trier, ce n’est pas notre rôle ! J’ai mis en place une liste partagée avec nos partenaires, dont les écoles du quartier. Chaque école nous faisait remonter cinq à dix familles en grande précarité, les associations ajoutaient quinze à vingt familles et nous complétions également avec nos usagers. Puis progressivement les quantités ont été revues jusqu’à atteindre 280 colis chaque mardi à la fin du premier confinement. »
Le bouche-à-oreille a fonctionné à plein régime, les habitant.e.s venaient sans être invité.e.s, les premiers jours ont été difficiles à gérer pour les salarié.e.s et bénévoles présent.e.s, « c’était très dur moralement de dire aux personnes de rentrer chez elles. » conclu Reda.
Des consultations avec une psychologue et un groupe de paroles
Cette distribution de colis alimentaire s’est depuis arrêtée, tout comme l’implication de jeunes du centre social dans les collectes alimentaires pour le Secours populaire. Les consultations téléphoniques avec une psychologue clinicienne pour les usagers en détresse, mises en place pendant le premier confinement, ont également pris fin. Toutefois, Reda complète « nous avons maintenu les groupes de parole avec la psychologue. C’était autorisé par la CAF, nous avons augmenté sa fréquence, nous sommes passés d’un atelier à trois par mois. Nous l’avons démarré au premier confinement et cela perdure toujours. »
Les services publics fermés, le centre social accueillait en individuel
S’agissant du confinement du mois d’avril, les accueils collectifs de mineurs ont été maintenus seulement pour les personnels prioritaires, cette mesure a été élargie aux travailleurs sociaux. Les autres activités en collectif ont été suspendues, « nous avons continué d’accueillir le public mais en individuel. Nous étions les seuls à être ouverts toute la journée alors que les services publics étaient fermés, les habitants venaient donc chez nous pour trouver des réponses à leurs problèmes administratifs par exemple ou bien utiliser les outils informatiques. Seul le groupe de paroles a été maintenu. »
L’engagement des équipes Léo
Lorsque les équipements publics ferment, lorsque les écoles ne peuvent plus assurer leur rôle d’acteurs de proximité avec les familles et que les emplois précaires de ces familles sont à l’arrêt, les centres sociaux ont fait en sorte, autant que possible, de continuer à accompagner leurs usagers, de l’impression des cours à l’aide alimentaire en passant par le soutien psychologique.
Être toujours là pour nos publics, tel est l’engagement des équipes Léo illustré par la mobilisation du Centre social Saint-Mauront.
Géré par la FLL depuis 2012, le Centre social Saint-Mauront emploie 10 salarié.e.s, de nombreux animateur.rice.s vacataires et fait appel à des intervenant.e.s extérieurs. Depuis quelques mois, le centre social gère un local associatif dans le quartier de Fonscolombes.